Effectivement: c'est un excellent débat!
La notion de responsabilité est souvent au centre de grandes discussions politiques (et donc éthique).
Le gros problème est que dans une loi, on doit fixer les choses, il est impossible de donner une certaine "relativité" aux choses. C'est pour cela qu'une date est fixée pour la majorité (= responsabilité de la personne).
En Belgique , cet âge est de 18 ans alors qu'en Angleterre, c'est toujours 21 ans...Aux USA vous pouvez conduire une voiture à 16 ans...
Déjà chez les adultes, c'est difficile de dire si quelqu'un était "responsable de ses actes" au moment d'un délit ou d'un crime . Par exemple, le mari qui tue l'amant de sa femme au moment où il les trouve sera jugé comme irresponsable de son acte (action guidée par la colère et sans aucune préméditation).
Chez les jeunes??? La différence de maturité entre deux enfants du même âge peut être énorme en fonction de son contexte psycho-social (le milieu dans lequel il est éduqué). Un gamin de 15 ans qui a toujours vécu en pleine banlieue, au milieu des bandes de délinquants, aura peut-être une chnace de changer si on le sort de ce milieu afin qu'il puisse voir qu'il existe autre chose que ce monde là...Par contre le même jeune de 15 ans qui a eu toutes les chances de son côté fait le même vol: il y a une problème car lui a beaucoup plus conscience de la gravité de son action .
Mais dans ces deux cas: on peut concevoir que la justice donne une seconde chance à ces jeunes.
Par contre, quand il est question d'un crime?? Un jeune de 15 ans qui tue ou qui viole est parfaitement conscient de la gravité des faits! Et pourtant, il (elle) serait envoyé devant un tribunal de la jeunesse dont les peines sont totalement différentes que devant le tribunal correctionnel ou les assises = > là il y a un problème. (il suffit de voir l'affaire du meurtre pour un MP3 à la gare centrale de Bruxelles!)
La question est plus complexe pour l'affaire de viol dont tu nous parles. A 12 ans, ce n'est que le début de la puberté, le tout début des pulsions sexuelles. Il a de fortes chances que ce crime reste gravé dans la vie de ces deux garçons pour le reste de leur vie et surtout, il prendront conscience de la gravité de leur acte au fur et à mesure de leur adolescence (au plus il apprendrons à gérer leurs pulsions, au plus ils se rendront compte de la gravité des faits). Ce n'est pas une excuse mais si je devais jugé, j'aurais plus vite tendance à croire en une seconde chance pour ces jeunes.
La délinquance juvénile est un réel problème de société! C'est logique puisqu'on efface tout possibilité de montrer son autorité face aux enfants. Il est interdit de donner la fessé à son propre enfant, les écoles ont de moins en moins de moyens de faire valoir l'autorité des enfants...Il y a même des pays qui parlent de revenir au service militaire car le milieu militaire est "spécialiste" dans l'apprentissage de l'autorité chez le jeunes adultes.
Lors de mes 3 premières années à l'ERM, ma participation à "Ops-J" (petite organisation des étudiants de l'ERM qui s'occupe des enfants en difficulté de Bruxelles et Leuven) m'a appris énormément de choses . Ces gamins qui viennent de quartier où on oserait pas mettre les pieds tout seul sont incroyables. Je vous assure avoir eu peur la première fois que j'ai été dans les maisons de jeunes pour prendre en charge les enfants (enfants...euh, oui, ça va de 6 ans à 18 ans!). Ils essayent de défier l'autorité pendant les 5 premières minutes mais après, c'est une relation de respect inimaginable. J'ai vu des grands types de 18 ans (dont je n'ai aucun doute sur le grosseur de leur casier judiciaire) qui pleuraient réelement à la fin de la journée d'activité que l'on organisait . En discutant avec eux: les petits délits sont des choses "normales de la vie".
Cependant, je suis contre le fait de juger différement les mêmes actes en fonction de ce fameux milieu. Car même si les délits sont des actes courants, ces jeunes savent parfaitement que c'est mal. C'est peut-être une leçon retenue lors de ces moment passés avec eux: nous ne connaissions pas les problèmes de chacun individuelement ce qui fait que le régime était identique pour tout le monde (et on ne pliait pas d'un pouce)! C'est, je pense une raison du succès de ces journées (et week-end).
En conclusion:
1. La justice pour les jeunes doit être adaptée mais uniquement en se posant la question "a-t-il une chnace de s'en sortir après?"
2. il devrait exister la possibilité d'être envoyé devant la justice pour adulte dès qu'il est question d'un crime (attention, à partir d'un âge limite car les viol par des gamin de 12 ans ne peut pas être punis de la même façon que pour le même fait commis par un jeune de 15 ans!).